Le nombre de Français touchés par une insuffisance chronique rénale terminale progresse et l'IRCT est devenue un véritable enjeu de santé publique. Lorsqu'elle est possible, la greffe de rein grâce au don d'un proche constitue la meilleure option thérapeutique. À ce titre, et depuis 2015, la Haute Autorité de Santé (HAS) rappelle l'importance d'orienter précocement ces patients vers un parcours de greffe[1] afin de préserver leur qualité de vie mais aussi d'améliorer leur espérance de vie.
La programmation de la greffe permet au receveur une meilleure préparation psychologique au geste chirurgical et évite les attentes 24h/24 d'un appel d'urgence.
Il est parfois possible de réaliser une greffe au stade terminal de l'insuffisance rénale avant une prise en charge en dialyse. Cette possibilité de greffe dite "préemptive" comporte de nombreux avantages pour le malade et apporte les meilleurs résultats de greffe. C'est aussi le capital vasculaire des patients qui se trouve préservé en évitant la création d'une fistule artério-veineuse.
Le prélèvement et la greffe à partir d'un donneur vivant sont réalisés en dehors de toute urgence et de toute réanimation du donneur, l'ischémie froide est en outre très courte, ainsi les lésions liées à l'ischémie reperfusion du greffon sont limitées à court terme mais aussi à long terme. Les résultats de survie des greffons sont meilleurs : dix ans après la greffe, la survie des greffons prélevés sur donneurs vivants est de 76,3% contre 61,4% pour les greffons à partir de donneurs décédés[2].
La greffe à partir d'un proche fonctionne mieux et plus longtemps que celle réalisée à partir d'un donneur décédé[3].
La greffe de rein entre membre d'une même famille peut offrir une excellente compatibilité et permettre des traitements anti-rejets moins lourds[4].
Comparée à la dialyse, la transplantation rénale permet une amélioration de la qualité de vie des patients. La transplantation rénale à partir d'un donneur vivant permet plus fréquemment une transplantation rénale préemptive, ce qui favorise le maintien dans l'emploi ou toute activité socio-professionnelle. La vie des proches est également améliorée par la préservation de l'état de santé de la personne qui leur est chère[5].
La transplantation rénale issue d'un don du vivant apporte les meilleurs résultats de survie des greffons, mais aussi la meilleure espérance de vie[5].
Les risques lors du prélèvement sont minimes (le registre français ne rapporte aucun décès). Le don n'influe pas sur l'espérance de vie du donneur[6] ni sur le mode de vie après le don. 35% des donneurs ont récupéré complétement à 3 mois après le don, 50 % avaient récupéré à 6 mois et 77% à un an[7]. Dans l'enquête nationale, 98,4% d'entre eux seraient prêts à refaire le geste[8]. L'expérience du don vécu par les donneurs n'altère ni l'élan initial, ni le sens attribué à l'acte consenti, désiré puis accompli[9].
Les bonnes raisons du don de rein à un proche sont importantes à relayer, car elles permettent non seulement de guider les décisions, de les prendre au bon moment et de s'assurer que le parcours se déroule à un rythme adapté. Faire le choix du don de rein à un proche permet d'anticiper l'avenir et de l'aborder plus sereinement. À cette fin, L'Agence de la biomédecine met à votre disposition toutes les informations pratiques pour communiquer au plus tôt sur la greffe de rein à un proche, avec vos patients et équipes.
[1] Rapport Transplantation rénale - HAS - 2015.
[2] L'Agence de la biomédecine, la greffe rénale à partir de donneur vivant. Du don à la greffe : enjeux, perspectives, résultats, Octobre 2021, https://www.agence-biomedecine.fr/IMG/pdf/1dbq004_150x210_broch_16p_dvi_rein_pds_e2_1_.pdf
[3] Matas AJ, Payne WD, Sutherland DER, Humar A, Gruessner RW, Kandaswamy R, Dunn DL, Gillingham KJ, Najarian JS, "2500 living donor kidney transplants: a single center experience", Annals of Surgery, 2001, n° 234, p. 149-164.
[4] Site dondorganes.fr
[5] https://renaloo.com/le-bureau-du-nephrologue/la-greffe-et-la-dialyse-ne-sont-pas-des-traitements-equivalents-ce-quil-faut-savoir-pour-choisir/esperance-de-vie/ & Wolfe, R. A., Ashby, V. B., Milford, E. L., Ojo, A. O., Ettenger, R. E., Agodoa, L. Y. C., et al. (1999). Comparison of Mortality in All Patients on Dialysis, Patients on Dialysis Awaiting Transplantation, and Recipients of a First Cadaveric Transplant. New England Journal of Medicine, 341(23), 1725-1730. http://doi.org/10.1056/NEJM199912023412303
[6] Segev D, Muzaale A, Caffo B, Mehta S, Singer A, "Perioperative Mortality and Long-term Survival Following Live Kidney Donation", American Medical Association, March 10, 2010 - Vol 303, No 10
[7] https://www.agence-biomedecine.fr/IMG/pdf/rapport_final-qualitedeviedes_donneursvivantsderein.pdf
[8] Etude de Qualité de vie des donneurs vivants, Agence de la biomédecine et CHU de Nancy, avril 2011 http://www.agence-biomedecine.fr/IMG/pdf/rapport_qv_dvrt_05042011-2.pdf
[9] L'Agence de la biomédecine, la greffe rénale à partir de donneur vivant. Du don à la greffe : enjeux, perspectives, résultats, Octobre 2021, https://www.agence-biomedecine.fr/IMG/pdf/1dbq004_150x210_broch_16p_dvi_rein_pds_e2_1_.pdf
Association Française des infirmiers(ères) de Dialyse,
Transplantation et Néphrologie
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